Quand elle se retrouva projetée par sa fenêtre, son dos fracassant le capot de sa voiture, elle savait qu'elle aurait besoin d'aide. Non parce que, malgré son expérience de chasseuse, malgré sa magie qui pouvait et aurait dû la protéger, elle avait réussit à se faire soulever de terre et on l'avait chasser de ce qui allait lui servir de bureaux. L'amulette qu'elle portait avait - heureusement pour sa vie - amortie l'impact et elle ne s'était pas pétée la colonne durant l'atterrissage. Pourtant, c'était un artéfact qu'elle avait fait elle-même - la protection aurait dû être absolue et elle n'avait étrangement rien fait pour améliorer la situation.

C'était donc pourquoi elle s'était résolue à la seule solution possible, se tourner vers la seule personne qu'elle savait pourrait l'aider - Elkan.

Le rejoindre n'avait pas été bien difficile. Un coup de fil et il était là. Enfin, elle avait dû le convaincre de la seule façon qu'elle savait: user de ses charmes  qu'elle savait irrésistible. Et par charme, il faut comprendre qu'il s'agit de lui mouvoir un pactole sous le nez pour le pousser à lui rendre service. Somme d'argent qu'elle n'avait pas, comme tout ce qui lui restait avait été investi dans ses bureaux qui se retrouvaient maintenant hanté. Ça, il aurait pas à le savoir. Pour le moment. Et puis, s'il avait mordu à l'hameçon, il n'avait que lui à blamer. Entre elle et Roxane, il devait pourtant s'attendre à se retrouver les poches vides. Elle pourrait toutefois lui rendre la pareil par des moyens plus... naturelles.

Dos sur le mur, elle tire une bouffée de son bâtonnet cancérigène, l'expulsant devant elle comme si elle se débarrassait de l'anxiété qui la gagnait tranquillement. Le vent se lève et la sorcière serre sa veste contre elle pour se réchauffer, sa crinière ébène chatouillant légèrement sa nuque. C'est une nuit tranquille. Trop tranquille pour le rester. Il est évident que ce qui se trouve dans ses appartements ne la laisseront pas en profiter. Tant mieux. Un peu d'action ne lui ferait pas de tort.

Le craquement des feuilles d'automne lui fait détourner le regard du parquet, ses claires prunelles se posant sur la figure familière du nécromancien. Ses lippes se mue en un sourire éclairant son visage d'une vague d'émotions - soulagement que son ami ne ce soit pas fait avoir par les créatures de la bouche de l'enfer, une joie de le revoir et un sourire narquois trahissant son envie de l'énerver. Elle s'espace enfin du mur, écrasant sa cigarette sous sa botte avant de se rapprocher du blond.

"J'ai faillit attendre." Il n'est pas en retard et elle, elle est d'avance comparé à ses habitudes mais pourquoi pas l'énerver un peu, pour bonne mesures. Ça fait un bail, après tout. "C'est pourtant pas ton genre de laisser une lady seule, dans le froid de l'automne."