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Dusk 'Til Dawn
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One Shot de Raegan - sometimes

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Yue Nishimura
Yue Nishimura
Dusk
Date d'inscription : 14/01/2022
Messages : 151
Dawn

MessageSujet: One Shot de Raegan - sometimes One Shot de Raegan - sometimes EmptyMar 18 Jan - 20:05


Sometimes

one shot






Trois heures de sommeil. Voilà ce à quoi j'ai eu droit la nuit dernière. Espérer mieux pour la nuit qui va suivre est une folie. Un coup d'œil à l'écran de mon téléphone m'informe qu'il est déjà deux heures du matin et que "maman" a essayé de me joindre une douzaine de fois. J'efface les notifications avec une boule dans la gorge et l'envie de vomir. J'ai déjà une vague idée de la raison de son appel. Ne pas y penser... Pas maintenant. Surtout pas maintenant. Je secoue la tête pour chasser mes pensées, affiche un sourire comme si tout allait parfaitement bien et de nouveau, je m'élance parmi la foule avec mon plateau en main. Le bruit des conversations se mêlent à la musique. Le volume est si fort que je peux sentir le rythme abrutissant vibrer à l'intérieur de ma cage thoracique. Un tamtam qui assourdit et endort les esprits déjà bien anesthésiés par l'alcool. Je plaide coupable. Je ne consomme pas, toutefois, je suis l'âme belliqueuse qui leur sert ce poison. Avec le sourire et la main au porte-monnaie, de surcroit.

Les premières lueurs du soleil effleurent déjà Crestwood lorsque je quitte la boîte de nuit. Un semblant de tranquillité règne dans les rues, donnant la douce illusion d'être au centre d'une petite ville tranquille, sans soucis, sans bouche de l'enfer prête à nous engloutir. La plupart des habitants que je croise, engoncés dans des vêtements soignés, quittent leur domicile pour se rendre au travail. Moi, j'emprunte le chemin inverse. Malgré ma nature de Tueuse, la fatigue grignote ma capacité de raisonner, alourdit mes muscles. Je ne marche pas, je traîne ma carcasse avec la vivacité d'un zombie. Il ne manque plus que les râles d'outre-tombe pour compléter le tableau, et je suis bonne pour postuler dans la série The Walking Dead, ou l'un de ses nombreux dérivés.

Mon téléphone commence à vibrer, je peux le sentir bien qu'il est logé dans le fond de mon sac à main. Mon corps déjà raide, se fige instantanément. Je pourrais ignorer cet appel, comme j'ai ignoré ceux de cette nuit. Je pourrais... mais le supporterais-je? Je veux dire... quelle genre de fille serais-je, si je ne décrochais pas? Même si je connais déjà la finalité de cet échange. Surtout, si je connais la finalité de cet échange... Je soupirs et extirpe le cellulaire. Sans surprise, je vois "maman" affiché sur l'écran et la mort dans l'âme, je décroche.  

Comme toujours, ma mère emprunte sa voix la plus mielleuse. Elle prend de mes nouvelles, feint de s'intéresser à ma vie à Crestwood. Et j'insiste sur le "feindre" puisque depuis le temps que je mentionne Elias dans nos conversations, elle a le culot de me demander qui c'est. Une fois qu'elle se lasse de ce petit jeu, ou qu'elle estime avoir gagné assez de point dans la catégorie "mère de l'année", c'est là que ça se gâte pour moi et que sa petite fille chérie se transforme en tirelire. Je le sais tout ça. Certains me diront de couper les ponts. C'est vrai que je pourrais agir comme ma grande sœur sauf que ma mère se retrouverait seule. Vraiment seule. Sans appuis, sans soutiens. Elle qui a déjà tant perdu... est-ce que je peux me résoudre à lui tourner le dos? Je ne crois pas. Elle m'a donné la vie, m'a élevé, au moins une partie de ma vie. Je lui dois au moins ça, je suppose.

— Hum et sinon, ma chérie, tu penses que tu pourrais nous rendre service?

Nous... je grince des dents. Elle et son nouveau petit copain. Enfin, nouveau... celui-là a tenu le cap des sept mois. Un exploit. Je ne suis qu'à quelques mètres de mon immeuble lorsqu'elle formule sa question alors je coince le téléphone entre ma joue et l'épaule, ma main allant fourrager à l'intérieur de mon sac pour récupérer les clés.

— Oui, oui, je peux. De combien tu as besoin?

Un silence s'installe. D'habitude, je ne suis pas aussi direct, sauf que je suis exténuée. Je ne veux qu'une chose, m'étaler dans mon lit même si c'est juste une heure. De toute façon, d'avantages s'avère impossible, je dois ensuite me rendre à l'université. Est-ce que je l'ai froissé? Non. Elle est simplement gênée car malgré-moi, je lui renvoie l'image de ce qu'elle est devenue. Le pire dans tout ça? C'est que je culpabilise de m'être montrée aussi virulente.

— On aurait besoin de 700 dollars.

Le couperet tombe. Moi qui avait commencé à grimper les escaliers, parce que l'ascenseur est encore en panne, je m'arrête. Mes clés m'en tombent. Pourquoi une telle sommes? D'ordinaire, j'ai droit à des 100 dollars, ou au plus, 200 dollars. Ce qui, on est d'accord, déjà beaucoup lorsqu'on doit déjà s'assumer toute seule.

— Quoi? que je finis par lâcher, la voix étranglée.

Aussitôt, je l'entends éclater en sanglot. Je déteste l'entendre pleurer, je me sens toujours impuissante face à sa détresse. Je tâtonne le sol pour récupérer mes clés. Plus que deux étages et je serais chez-moi.

— Maman, non, pleure pas. Je vais te les envoyer. C'est juste... je suis surprise. Il y'a un soucis?
— Non, enfin rien de grave ma puce.

Elle tente de reprendre contenance et renifle à l'autre bout du fil.

— C'est Phil. Il... il a voulu tenter sa chance au poker pour essayer de te rembourser, tu sais, comme tu nous donnes déjà beaucoup. Et il a perdu. Et, il doit de l'argent à des gens pas très fréquentables. Tu comprends.

Ce que je comprends? C'est qu'il n'a jamais cherché à me rembourser. Que sa tentative désespérée au poker, c'était pour s'acheter plus de crac, plus d'alcool. Ils s'enlisent dans leurs merde et je sais bien, qu'à leur fournir de l'argent comme je le fais, j'alimente cette machine sordide. Je n'ai juste aucun moyen d'enrayer cet engrenage sans les détruire totalement.

— Rassure-toi, maman. Je vais t'envoyer ça dès que possible.
— Merci ma puce. Je t'aime.
— Ouais. Moi aussi.


Ma phrase même pas terminée qu'elle avait déjà raccroché. Je lâche un profond soupir alors que mes yeux s'emplissent de larmes. Merde. Non. Ce n'est pas le moment. Je n'ai toujours pas gravi les deux étages qui me séparent de chez-moi. Si je dois m'effondrer, j'aimerais autant le faire dans mon lit. Je rassemble mon courage et puise dans mes dernières forces pour arriver au sixième étages. Et là... Stupeur et tremblement.

L'incrédulité, pour la seconde fois en un laps de temps record, me fige complètement. Pourquoi mes affaires sont dehors? Pourquoi la porte de mon appartement est grande ouverte? Après plusieurs secondes, je vois le proprio sortir de l'appartement, un carton rempli de mes bouquins. En me voyant, il ne se gêne pas pour se décharger et me refourguer la boîte entre les mains.

— Il était temps! C'est moi qui me tape tout le sale boulot!
— Quoi? Comment ça? De quoi vous parlez?

— De votre déménagement, qu'il annonce simplement.

Mes neurones pédalent. Je le fixe, les yeux plissés. L'absence de vie dans le fond de mes prunelles en dit long. Toutes les lumières, dans mon cerveau, sont éteintes. De quoi est-ce qu'il me parle? L'homme, un quinquagénaire, fouille à l'intérieur de son pantalon et extirpe une cigarette qu'il allume. J'en profite pour déposer la boîte au sol.

— Mon déménagement...

Il dodeline de la tête et expire de la fumée, comme si il me concédait volontiers quelque chose.

— Ouais, c'est pas vraiment le bon terme. Votre expulsion, dirons-nous.

Quoi?! Instantanément, mon cœur s'emballe. J'ai la tête qui tourne. Quoi?! J'ai mal entendu! Il doit se tromper! C'est forcément une erreur! Nous ne sommes pas ses seules locataires donc il doit forcément y'avoir une erreur!

— Non. C'est... non! Attendez, il y'a une méprise quelque part! Nina, elle est où, d'ailleurs? Elle pourra vous le dire! On vous a donné le loyer de ce mois-ci, pas plus tard qu'hier! Alors je sais qu'on a une semaine de retard mais...
— Trésors, je t'arrête tout de suite.


Pour le coup, son agacement se dissipe et lorsqu'il me regarde, je lis... de la pitié? Sérieux? Quoi? Pourquoi?! Parce que j'ai envie de pleurer? Bah ouais que j'ai envie de chialer! Je suis claquée! Et mon proprio veut me virer de mon appartement. Okay. Légalement c'est Nina la locataire. Je suis la sous-locataire et c'est déjà un miracle que le proprio ne tique pas sur ce détail.

— Votre loyer, ça fait quatre mois que j'en ai pas vu la couleur. Je vous ai envoyé plusieurs courriers et jamais aucune réponse.
— Impossible...
— Trésors, ce loyer en question, t'es venu me le donner en main propre?


J'ouvre la bouche pour répondre... avant de réaliser que non. Je le donnais à Nina, qui se chargeait ensuite de le remettre à notre proprio... en théorie. C'est là que je commence enfin à comprendre. Sonnée par le choc, je me laisse choir sur les marches d'escaliers. Mes jambes sont tout simplement incapable de me porter. Mes oreilles bourdonnent. Comment je vais faire? Je suis à la rue!

— Elle est partie avec l'argent...

L'homme se gratte l'arrière du crâne.

— Gamine, écoute, je veux bien te laisser jusqu'à la fin de la journée pour trouver une solution. Mais dans tout les cas, ce soir, je dois récupérer les clés. J'ai un nouveau locataire qui doit emménager demain.

Ce soir... j'ai jusque ce soir pour trouver une solution? Comment je vais m'y prendre? Et mes affaires? J'en fais quoi? Même si je dois loger à l'hôtel... et même là, c'est un luxe que je n'ai pas. J'ai pas assez d'argent, plus maintenant. J'ai déjà payé le loyer, les factures et le peu qu'il me reste, je dois encore l'envoyer à ma mère! Le proprio me tape gentiment la tête et s'en va, m'abandonnant à mon sort.





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